[Auberge]

Ethänn pénétra dans l'auberge de l'île de Théramore. Il y régnait une atmosphère chaleureuse, douce, suave. Il ressentit comme un bien-être intense gagner chaque parcelle de son corps. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pu se permettre de venir passer un moment en ce lieu.
Le Chevalier s'avança vers le comptoir de frêne, il déposa son bouclier le long de ce dernier. Le tavernier s'approcha de lui doucement, un verre et un torchon dans la main:

" Que puis-je pour vous Chevalier ?
- Je voudrais un verre de lait glacé, s'il vous plaît."

L'aubergiste fut surpris par cette demande, haussa les épaules et alla servir un grand verre pour ce jeune homme, apparemment bien jeune pour être un Chevalier. Ethänn le remercia d'un signe de tête humble et courtois, puis repris son bouclier et alla se poser sur une chaise non loin du feu encore crépitant, de la cheminée. Il posa son bouclier près de lui, son casque sur la table, et but une lampée de son lait. Il regarda longuement l'âtre rougeoyant, danser avec conviction.

" J'espère que mes compagnons se portent bien...Depuis que la Porte Noire s'est révélée, nous n'avons guère eu beaucoup de temps les uns les autres."

Ethänn s'appuya sur sa chaise, puis se balançant doucement, il détourna son regard vers la sortie dans l'attente de voir une personne qui lui est cher, surgir de l'embrasure de la porte. Il soupira, portant son verre à ses lèvres...

" Personne...Oui, que pouvais-je espérer d'autres..."

Ethänn termina son verre d'une traite, le posant sur le table il jeta une dernière fois un regard vers la porte. Voyant que personne ne semblait vouloir la passer, il alla apporter son verre vide au tenancier.

" Fallait pas vous ennuyer avec ca Messire, c'est mon travail que d'débarrasser les bonnes gens.
- Oh, désolé, une vieille habitude de gamin.
- Vous excusez pas, c'est bien gentil d'vot' part. Voulez autre chose ?
- Non..."

Ethänn avait un regard abattu, triste de n'avoir pu revoir ne serait-ce qu'un seul de ces compagnons. Il resta longuement au comptoir, le regard dans le vide. Le tenancier le regardait d'un oeil de travers, soupira et s'affaira de nouveau à son rangement. Ethänn pris sur lui, et alla chercher son bouclier près du feu de cheminé. Il le prit délicatement, et croisa son regard dans le reflet miroitant de ce dernier.

" Un Chevalier reste un Chevalier et ce, même s'il se retrouve seul."

Ethänn soupira, un léger sourire sur le visage. Il mit son bouclier sur son dos, salua le tenancier de la tête et s'apprêtait à sortir...

De passage sur l'ile afin de prendre des nouvelles dans les differents registres, arthorius fit un detour par l'auberge pour s'aprovisionner.
le tavernier l'interpela; les chevaliers se faisaient rares sur l'ile sauf a l'occasion de reunions diverses; ce dernier lui fit part de ce passage eclair d'un jeune chevalier qui lui avait paru plutot attristé. de part la description, il reconnu son filleul...
les chemins se croisent et se divisent parfois en cet ordre et un courrier semblait essentiel dans le but de faire savoir que l'on est en vie entre autre, aux vues des perils que nous affrontons...
le véteran commanda un jus de melon et sortit de son baluchon de quoi ecrire:

Ethann,
j'escompte que dès ton retour dans nos quartiers, tu puisse prendre connaissance de cette lettre. j'aurais pu envoyé un messager a ta rencontre, mais il semblerait que tu te sois retiré a nouveau dans quelque but qui m'est inconnu.
sache que nos forces grandissent en nombre et en qualité, grace entre autre a ces valeureuses personnes que tu as convié pour nous rejoindre. je parle en mon nom, et surement pour beaucoup d'autres...reviens nous dès que possible.
tu es un frere, un ami, un membre de ma famille, mais par dessus tout tu fais parti de ces etres exceptionnels qui rien que par leur presence rend le monde meilleur, et je voudrais dire que c'est le cas de la plupart de nos soeurs et freres, pour ceux que je connais peu je ne me prononcerais pas, cependant j'espere de tout coeur que nous pourrons finallement former un tout et une fois revenu peut etre nous aiguilleras tu plus facilement en ce sens, où parfois il nous arrive de faiblir...

que la lumiere t'accompagne dans ta quete meme si l'obscurité envahi chaque parcelle de ton environnement!!

arthorius lordsmouth

Une fois la missive prete, il se leva, laissant armes et equipement pres de la table, se saisi du verre qu'il fini cul sec, et le ramena au tavernier le parchemin tenu das l'autre main.
"hum...cher tavernier, je vous confie ceci"
-"c'est pour qui?"
"le chevalier au regard triste, vous voyez?"
-"pour sur!"
"merci infiniment...a bientot et que la lumiere vous accompagne"

arthorius regla sa note en laissant un pour-boire consequant, cette apparition breve en theramore le destabilisa sur le moment, puis repartant en missions sa serenité revint au fur et a mesure du trajet pour l'outreterre.

Ethänn revint d'une autre de ces journées d'horreur. Une journée où les Ténèbres n'ont eu de cesses de le poursuivre. Une journée où froideur et désespoir menaient un jeu vicieux. Une journée, où son coeur et sa Foi, furent de nouveau sa seule véritable arme.

Il arriva devant la grande citadelle de Théramore, lieu de calme et de volupté, de repos et de bien-être. Résidence des Chevaliers de Uther. Lorsqu'il franchit la haute herse de ce château, un sourire s'afficha sur son visage sale, plein de terre et de sang séché. Il prit le temps de saluer chacun des gardes du fortin, qui le lui rendait bien. Il traversa les longs couloirs jusqu'à sa dépendance, où il s'empressa de déposer arme et bouclier. Il ôta son armure, et s'habilla plus légèrement d'une chemise en lin blanche et d'un pantalon matelassé brun. Il sortit la tête de la pièce et interpella un des nombreux gardes:

" Excusez-moi, mon bac d'eau est vide et j'aurais voulu le remplir mais..
- Oh bien sûr donner le moi Messire je vais aller vous faire ceci.
- Non attendez, je peux le faire voyons..laissez...je..."

Il n'eût pas le temps de le dissuader qu'il était déjà partis. Ethänn soupira dans un sourire sincère. Il alla doucement s'assoir sur son lit et mit sa tête entre ses mains.

" Par Uther, quelle journée encore. Je n'ai même pas eu le temps de voir ma douce. Ethänn frotta ses yeux avec vigueur. Et il faudrait que j'écrive à Messire Jesan pour lui quémander des nouvelles. Il s'étira. Après ma toilette, je m'y mets."

Avant d'avoir fini sa phrase, le garde revint avec deux sceaux remplis à ras-bord.

" Mais vous n'étiez pas partis avec un seul ?
- Si, messire, on ne peut rien vous cacher. dit-il en souriant. Ethänn savait que sa question était idiote et il sourit à son tour. Voilà messire, si vous avez besoin d'autres choses..
- Merci, vous en avez déjà fait beaucoup trop."

Ethänn s'inclina humblement devant l'homme qui fit de même. Le Chevalier prit un gant non loin de lui, le trempa dans l'eau et l'appliqua sur son visage et sa nuque dans un soupir de contentement et d'allégresse. Il ôta sa chemise et fit de même sur son torse, marqué par les nombreuses batailles.

Sa toilette terminée, il poussa le bac d'eau et les deux sceaux sur le pan de mur. Il alla vers son bureau et quelque chose attira son attention:

" Tiens une lettre, et un mot. Ethänn prit le morceau de papier et commença la lecture. Messire, un de vos compagnons est passé à l'auberge et m'à dit de vous remettre ceci. Je l'ai donné à un homme du fortin qui m'a assuré voir à qui cette lettre était destiné. Puisses-t-il le faire en bon et dû forme. Ethänn déposa le mot et ouvrit la lettre expressément. Alors... Il commença par lire la signature. Arthorius. Il sourit et s'assit afin de lire tranquillement cette missive.

Ethänn prit le temps de lire chacun des mots de son parrain. Il ressentit un profond sentiment de gratitude, d'affection, d'égard vis-à-vis de cet homme vertueux. Lorsqu'il replia la lettre, un mot s'échappa, presque inaudible:

"Merci."

Il déposa cette lettre parmi toutes les autres, en prenant soin de la ranger avec attention. Puis il se saisit d'un morceau de papier et d'une plume et commença à écrire...

Valen jetta un rapide coup d'oeil par la fenêtre de sa dépendance et vit le Soleil pointer timidement derrière la brume matinale. Dans la cour les gardes de la Citadelle faisaient leur ronde, le pas un peu lent, leur service touchait à sa fin et la relève leur ferait grand bien.
Valen quitta sa chemise de nuit et fit un brin de toilette avant s'habiller et de quitter la pièce.
Les couloirs de la Citadelle étaient calmes, beaucoup de chevaliers n'étaient pas si matinaux, Valen apréciait ces moments de paix....de solitude...

"Solitude... pensa-t-elle alors qu'elle passait devant la porte d'Ethänn. Voilà trop longtemps que je ne t'ai vu mon bien aimé..."

Un raclement de gorge discret la fit se retourner en sursautant, un garde était là:

"Navré de vous avoir fait peur Dame, mais vous pensez à votre homme n'est-ce pas ? Le garde souriait et Valen hocha de la tête. Rassurez vous je pense que vous serez bientôt ensembles, il est passé dernièrement vous savez...
Un sourire illumina le visage de Valen, ce qui mit le garde quelque peu mal à l'aise.
"Quand l'avez vous vu mon brave ?
-Oh ca devait être il y a un peu moins de dix lunes, il est repartit depuis, des affaires à regler a-t-il dit je crois bien."
-Merci à vous, que la Lumière vous garde.
-Qu'elle vous garde aussi Dame", conclut le garde en s'inclinant.

Valen jubillait, Ethänn était repassé, et sans doute repasserait-il encore, cette fois il ne faudrait pas le manquer. Elle traversa la salles d'armes et regarda les armes rangées dans les rateliers et fixées aux murs. Elle s'était levée pour s'entrainer, mais son coeur et son esprit était ailleurs pour le moment. Elle se détourna et prit le chemin de la cour. Le Soleil avait percé et la brume s'était dissipée, à tel point qu'elle fut presque éblouit en sortant du fort. Les gardes rentraient se coucher, la relève les ayant soulagé de leur devoir. Valen les salua, ils lui adressèrent un franc sourire.

Traversant la cour puis le terrain d'entrainement, Valen gagna les rempart de la cité portuaire, un léger vent faisant voler sa chevelure brune. Elle s'assit sur le mur de pierre et porta le regard vers l'océan.

"Ethänn..."

Des affaires diplomatiques avaient retenues Valen le reste de la journée à Hurlevent mais son esprit était ailleurs. Elle prit la direction de la Cathédrale, traversant la quartier marchand et ses badauds hurlant à droite, à gauche, pour vanter leurs marchandises. Quittant le vacarme du marché elle traversa le pont qui la séparait du quartier saint. Déjà une certaine sérénité s'empara d'elle tandis que ses pas la rapprochait du temple de la Lumière.
Gravissant rapidement les marches elle pénétra dans l'édifice et salua les quelques prêtres présents, prenant la direction des salles d'études, ne s'arretant que pour s'incliner devant Bénédictus.
Plusieurs moines-scribes étaient occupés à enluminer de lourds volumes renfermant les secrets de la Lumière, accomplissant leur tâche dans un silence total. Valen trouva une table libre et s'y installa, saisissant un parchemin et une plume. Trempant sa pointe dans l'encrier elle commença à rédiger:

Mon doux et tendre,

les rumeurs de tes passages en Theramore me sont parvenues et emplissent mon coeur de joie. Tes absences sont à chaque fois un déchirement et je suis toujours inquiète pour toi. Mais tu sembles aller bien, mon coeur aussi de fait.
Pourtant même avant ton départ nous n'avons pas eu de temps pour nous, je me sens fautive quelque part. Mais le devoir ne fut jamais aussi grand qu'à cette période, quoi qu'il en soit j'aurais dû faire plus pour te voir, te serrer dans mes bras.
Mon coeur bat d'impatience de te revoir enfin, bientôt je l'espère.

Je suis tienne dans la Lumière mon amour,

Valen.

Pliant la lettre, Valen la glissa dans une enveloppe et la rangea, ce soir quand elle rentrerait à la Citadelle elle irait la glisser sous la porte de la chambre d'Ethänn.

"Puisse-t-il rapidement la lire" pensa-t-elle avant de se lever, laissant les moines à leur ouvrage silencieux.

" Tiens une lettre."

Ethänn se baissa doucement et se saisit du morceau de papier qui dépassait de l'embrasure de la porte. Il décacheta l'enveloppe et reconnut de suite l'écriture de Valen.

" Et bien, que de courriers ces derniers temps. dit-il dans un sourire conciliant.

Il prit soigneusement le temps de lire chaque mots, il relut la lettre encore et encore, puis la déposant sur son bureau:

" Tu n'as pas à te sentir fautive... Un sourire éclaira son visage. Il faut que l'on se voit, je vais lui écrire à mon tour."

Ethänn s'attela de suite à l'écriture de sa missive. Il y passa une grande partie de sa nuit, mais plus les lignes se dessinaient plus il ressentait comme un apaisement profond, si bien que jamais il n'aurait voulu déposer sa plume, ni souhaiter terminer sa lettre. Il la déposa à son tour dans les quartiers de Valen, la glissant délicatement sous la porte. Il posa une main sur cette dernière, resta un long moment à la contempler, puis dans un long soupir il regagna sa chambrée. La nuit était déjà bien entamée, une nouvelle journée allait débuter, et avec elle, son lot de surprises quotidiennes...

Ribanbelle, de passage à la citadelle avec son fils aperçu par hasard Ethann . Elle le salua chaleureusement en prenant soin de ne réveiller personne, il faisait nuit noire ...

"Messire Ethann, quelle joie de te revoir ici, comment vas-tu ? "

Ribanbelle le trouva amaigri et sans attendre fouilla dans son sac et en retira le dernier plat qu'elle avait fait, il était encore bien chaud . Elle le tendit à Ethann qui sourit en soulevant le couvercle .

"oui, je sais que nous sommes en pleine nuit, mais tu le mangeras demain ... elle se mit à rire ... Valen va avoir peur en te voyant, tu es si maigrichon... ... puis réfléchissant ... Ethänn, il faut absolument que tu la voit, elle a besoin de toi, je crois , elle a tellement de responsabilités en ce moment . Je suis inquiète pour elle "

Ethann acquiesca de la tête puis se retourna brusquement, un garde venait de surgir au coin du couloir, attiré par les bribes de voix .

"Qui va là ? "cria-t-il .

"Chhhhhtttt , si vous réveillez mon fils, vous aurez la lourde tâche de le rendormir vous-même, sacrénom " ... Le regard d'Ethann croisa le mien et un sourire éclaira son visage lorsque j'écartai délicatement un bout de tissu qui recouvrait nathanaêl endormi .

"il est beau" me dit-il

"Oui, surtout quand il dort paisiblement , je ne pensais pas arriver si tard à la citadelle et voulait le montrer au haut Commandeur, il ne l'a pas encore vu ... Mais là, je vais plutôt aller me coucher "

" Je vais faire de même " ... puis regardant le garde ... "pas d'inquiétude, nous regagnons nos chambrées , excusez-nous pour le bruit en pleine nuit . "

Nous saluant mutuellement, et réprimant un fou rire, nous avons pris chacun la direction de nos chambrées respectives . Mon coeur était heureux , revoir Ethann était toujours une grande joie ...
"Comme je comprend valen et comme il doit lui manquer "

Valen ôta la dernière pièce d'armure qu'elle posa sur son support avec le reste de la cuirasse. Après avoir passer une chemise et un pantalon en toile elle s'assit au bureau qui faisait face à la porte d'entrée de sa dépendance à la Citadelle. Saississant une plume et une feuille de parchemin elle écrit la lettre qu'elle enverrai à ses frères pour les prévenir des quelques jours de repos qu'elle allait s'octroyer. Le Soleil pointait bas et la lumière du jour faisait peu à peu place au manteau de la nuit. Dehors le bruit du port déclinait tandis que la foule qui s'y pressait tout le jour durant regagnait peu à peu la chaleur du foyer.

Alors qu'elle terminait la rédaction de la missive à la lueur d'une bougie, frissonnant légèrement à cause du froid nocturne qui s'installait, elle pensa à Ethänn et son coeur de se réchauffa. Elle allait rester à Theramore quelques jours et espérait bien y croiser son aimé.

Fermant silencieusement la porte à cause de l'heure tardive, elle quitta la forteresse après avoir déposer sa lettre dans la salle du Conseil. Gagnant l'auberge d'un pas rapide, elle interpella l'aubergiste:

"Bien le bonsoir messire.
-Le bonsoir Dame, c'est toujours un plaisir que de vous recevoir dans mon auberge. je peux quelque chose pour vous ?
-Je vais surement rester cette nuit, voilà longtemps que je n'ai profité de votre établissement. Et puis... dit-elle plus doucement, peut être passera-t-il...
-J'demande à ma fille de vous préparer votre chambre chevalier, j'peux vous servir quelque chose en attendant ?
-Bonne idée oui, un verre de lait bien frais, je n'ai pas encore sommeil et je vais m'assoir un peu près du feu.
-Du lait...bien bien, répondit l'aubergiste en allant vers la cuisine, qu'on-t-il tous à boire tant de lait...." ajouta-t-il comme pour lui même.

Valen sourit et alla prendre place près de la cheminée, fixant la danse des flammes et jettant de temlps à autres un regard vers l'entrée...

Ethänn descendait du navire qui mouillait au port de Theramore. Le Soleil déclinait derrière le couvert de la nuit plongeant la forteresse dans un bain suave et doucereux.
Le Chevalier se mit en route vers l'intérieur de la ville. Il arborait un léger sourire, espérant pouvoir combler ce que son coeur lui demandait tant depuis des semaines. Il fit quelques signes aux gardes de la citadelle, ainsi qu'aux habitants qui semblaient toujours réjouis de la présence de leurs Chevaliers en ces murailles.
Ethänn se dirigea vers l'auberge. Il s'arrêta devant le palier et inspira profondément. Il réajusta sa longue cape rougeoyante, resserra ses spallières finement ciselés d'or et d'argent, épousseta son armure dorée aux armoiries d'Uther le Grand, et ajusta ses gants. Il se recoiffa rapidement et pénétra dans l'enceinte de l'auberge.

" 'soir Chevalier, qu'puis-je pour vot' service ?"

Ethänn ne répondit pas de suite à l'aubergiste, son regard balayant toute la salle dans l'espoir d'y trouver celle qu'il y avait invité. Il vit une jeune femme, assise devant l'âtre de la cheminée. Sa chevelure brune, coupé juste au dessus de ses épaules cachait une délicieuse nuque. Elle ne fit pas attention à la venue du Chevalier, son esprit étant encore plongé dans les flammes rougeoyantes.
Ethänn fit signe au tavernier de ne dire mots et se dirigea vers la femme, un sourire illuminant son visage:

" Excusez moi Dame, puis-je m'asseoir a vos côtés ? dit Ethänn poliment plongeant son regard charmeur dans celui de la jeune femme.

*BADABOUM ! Une chaise tombe à l'entrée de l'auberge, le jeune écuyer jésan rentre précipitement... Il ramasse la chaise*

- "C'est bon elle n'est pas cassée" dit'il à l'aubergiste.

*En se penchant pour ramasser la chaise il oublit qu'il a un lourd bouclier en fer sur le dos. BLAANNK ! le bouclier s'affale sur la table et en casse une planche !*

- "Heu.... c'est rien, je connais bien le métier du bois, j'ai aidé un ami bucheron à Comté de l'Or. Je vais réparer cela en moins de deux *sourit à l'aubergiste*"

*L'Aubergiste se rapellant du jeune phénomène qui est déjà venu ici*

-"Non c'est bon, je vais m'en occuper *grand sourire, l'air de dire : surtout pas !*

- "Ah, bon" dit jésan, "vous savez il suffit de reprendre la planche à ce niveau... *dit t'il en touchant la bordure de la planche et en appuyant dessus*

-"NON ! ne touchez à rien ! *dit l'aubergiste* installez vous, je vais vous servir !

*jésan relève la tête et voit Ethann et Valen. Ne comprenant pas du tout le grand moment d'intimité qui se trame, Jésan s'éllance vers eux*

-"Ho ! Messire Ethann ! Quel bonheur !"

" Excusez moi Dame, puis-je m'asseoir a vos côtés ? "

La voix avait sonné comme une douce mélodie, tirant Valen de sa rêverie, la voix d'Ethänn... Le feu crépitait toujours dans l'âtre et l'on entendait en cuisine l'aubergiste parler, sans doute à sa femme.

" Et je ne refuserai jamais un place près du feu à quelqu'un, d'un ton le plus neutre possible, un léger sourire sur les lèvres. Je vous en prie Messire."

Des mains douces se refermèrent sur sa nuque et son sourire s'élargit.

" Bonsoir mon ange.

- Bonsoir mon doux et tendre, lui répondit-elle en attrapant ses mains les serrant fort.

- Tu m'a tant manq.."

Il fut coupé par un bruit de bois brisé, ce qui les fit se retourner tout deux pour voir Sire Jésan fort désolé auprès de l'aubergiste qui allait déjà à lui. Ethänn la regarda et ils se sourirent longuement tandis que Jésan offrait de réparer au patron qui refusait le plus poliement possibe.

" Ho! Messire Ethänn ! Quel bohneur ! lançait-il déjà venant à leur rencontre.

- Vous vous joignez à nous Sire ? demanda Valen, un peu déçue dut-elle avouer. Prenez vous quelque chose à boire ? A manger peut être ?"

- "Avec plaisirs !" Dit le jeune Jésan en ôtant son arme et son armure un peut maladroidement.

*l'aubergiste a les yeux fixés sur le vase posé sur la table d'à côté, sa respiration semble se couper*

-"Un vin cuit pour moi aubergiste !"

*L'aubergiste allait prendre une chope en terre cuite, puis sa main au dernier moment opte pour une en fer forgé !*

-"Alors messire Ëthann, que devenez vous ? j'ai reçu votre missive, je suis impatient d'entendre vos explois" Dit Jésan avec un grand sourire admiratif.

Lorsque le Haut Commandeur pénétra dans la pièce, Ribanbelle sursauta, il semblait fatigué et ses traits étaient tirés, elles étaient en grande conversation avec les autres officiers .


Alors qu'il s'apprétait à parler, son regard se porta au sol, un bébé au cheveux blonds et aux yeux bleus le regardait intensément .
Alors qu'il tendait les bras vers Amandil, Ribanbelle, très génée le rattrapa se confondant en excuses auprès de son Maître ...
"Je suis désolée, je sais que la place d'un bébé n'est pas ici , je ... ne suis que de passage ... holala ... euh, je vais peut être aller me reposer à l'auberge avec le petit ... s'il se met à pleurer en pleine nuit ... Vous avez tous l'air si fatigués ... euh, je vous verrai demain ..."

Prenant son fils dans ses bras, elle s'inclina et continuant à bredouiller des excuses recula vers la porte .

*Le matin était déjà bien engagé, et partout dans l'auberge on entendait des bruits de couverts venant tinter sur les assiettes. Un gobelet en fer forgé venait de tomber une énième fois suivit d'un rire qui raisonné haut et fort, et la femme qui était seule à sa table, encapuchonnée, regarda l'auteur du vacarne avec un léger sourir. Il sagissait d'un Chevalier qui semblait distré, et son camarade de table, l'auteur du rire, était familié à la jeune femme. Il sagissait de Messires Jesan et Guilhèm. La femme se dépécha de finir son assiette et se leva pour partir. A deux pas de la porte une autre femme qui venait de descendre des chambres avec son conjoint l'interpella.*

Hé ! Vous là-bas !

*La femme encapuchonnée s'arrêta net, resta de dos à celle qui semblait être Dame Valen, et tourna légèrement la tête afin que l'on puisse seulement voir sa bouche. Désormé, toute la salle avait le regard vixé sur l'étrangère. Sire Guilhèm venait de se redrésser pour voir l'inconnue, alors que Dame Valen lança :*

Vous avez oublié votre bourse sur la table !

*Et elle désigna un petit sac de cuir qui semblait bien remplis. On pu voir alors un léger sourire sur les lèvres de l'inconnue, et cette dernière partie sans récupérer sa bourse. Dame Valen s'avança et se saisi du gousset.*

Hum... Curieuse personne ! *et s'adressant à Jesan et Guilhèm,* vous savez qui s'était ?

*Les deux comparses hochèrent les épaules comme pour dire qu'ils n'en savaient rien. Valen éxamina de plus près le sac de cuir qu'elle avait entre les mains, et un léger détail vint attirer son attention. La bourse n'était pas fermée avec un lacet ordinaire, mais avec un collier que la jeune femme connaissait. Le même collier que porté le défunt Protecteur Mallya.*

" Je ne refuserai jamais une place près du feu à quelqu'un. Je vous en prie Messire."

Ethänn arborait un grand sourire. Il posa une main sur le dossier de la chaise de Valen et se penchant, déposa ses lèvres sur celles de la jeune femme. Ils restèrent longuement ainsi, les mains de Valen caressant le visage d'Ethänn. Soudain un bruit de bois cassé les sortirent de leur cocon.

" Ho! Messire Ethänn ! Quel bonheur ! lança le jeune, et non moins maladroit, Jesan, une planche entre les mains ne savant quoi en faire.

Ethänn détourna son regard de celui de Valen pour regarder le jeune Chevalier. Il lui sourit aimablement sans dire un mot.

"Vous vous joignez à nous Sire ? demanda poliement Valen.
- Avec plaisir ! rétorqua Jesan, déposant la planche sur la table trouée. Alors messire Ëthann, que devenez vous ? j'ai reçu votre missive, je suis impatient d'entendre vos exploits."

Jesan prit une chaise et s'installa aussi rapidement que son entrée en fanfare. Il n'avait d'yeux que pour le chevalier Ethänn qui non content d'avoir retrouvé sa douce, aurait aimé avoir plus de temps avec elle. Ethänn s'assit à son tour avec sa légereté qui le caractèrise tant. Il prit soin de déposer sa main dans celle de sa bien-aimé avant de prendre la parole:

" Messire Jesan, il n'y a guère d'exploits à compter. Je ne suis pas homme à me glorifier de telle ou telle bataille. Ethänn parlait doucement, posément, un léger sourire illuminait son visage. Vous savez je me bats, pardonnez-moi, nous nous battons pour la Lumière et pour nos convictions. Ne jamais s'écarter du chemin que nous arpentons depuis tant d'années et ce quotidiennement, là, déjà réside l'exploit, non ?"

Ethänn regardait le jeune homme avec tendresse. Il allait amorcer une phrase que quelque chose survint. Valen, dont les yeux fureteurs se baladaient un peu partout vit qu'une jeune femme oublia sa bourse sur l'une des tables de l'auberge. Elle voulut la lui apporter que la jeune femme prit la poudre d'escampette. Valen jeta un regard surpris à Ethänn qui fut tout aussi décontenancé par la réaction soudaine et sans équivoque de la mystérieuse femme. Valen se leva et alla chercher ladite bourse. Pendant ce temps Ethänn posa une main sur l'épaule de son frère:

" Mais dites-moi, Jesan, sans doute vous-même avez bon nombres de nouvelles à m'apporter ? Vous connaissant... Ethänn regardait la table éventrée. Un sourire malicieux se lut sur ses lèvres et dans ses yeux. vous devez en avoir des choses à me raconter."

Ethänn se mit à rire, sans une once de moquerie, mais plus par amitié et par gentille taquinerie. L'aubergiste arrivait, le verre de vin à la main et le déposa devant Jesan.

" Vot' vin cuit Messire."

"Oui, en fait je reviens de sombre-comté, vous savez un petit village perdu dans le bois de la pénombre." dit Jésan en buvant une première lampée. "La région est infestée d'étranges créatures liées à l'ombre surnaturelle qui recouvre le bois. J'ai apprit qu'un terrible nécromancien semmait la terreur dans la région et serait peut être à l'origine de la recrudescence de mort-vivants ces derniers temps. Vous savez les nobles de hurlevent n'envoyent aucun renfort à Sombre-comté, malgrès les nombreuses requêtes du maire de la ville. j'ai dut aider moi même les habitants et passer par le fer de nombreux mort-vivants avant de découvrir la tanière du Sorcier. Mais je ne pouvais mener le combat contre cette être démoniaque seul ! J'ai alors envoyé une missive à Messire Arthorius afin qu'il puisse me venir en aide. Quelques temps plustard je le rencontrais à sombre comté. Nous nous rendâmes ensemble au repaire du nécromancien, le combat fût très impressionnant et, vous savez, Arthorius est vraiment extraordinaire, ca maîtrise de l'épée...*En même temps Jésan fait de grands gestes avec ces bras pour simuler la bataille, et VALMMM, d'une volée de la main il envoit sa chope au feu ! ne se souciant guère de celle-ci, il continu* ...Et c'est alors que surgit deux mort-vivants pour aider leur maître Impie ! Je les intercepte alors que Arthorius s'occupe du sorcier, mon épée pourfend les airs *grand geste* et s'abbat sur ca nuque, sa chair en décrépitude était d'une puanteur...horrible..."

Ribanbelle et Amandil étaient toujours en train de parler lorsqu'ils poussèrent la porte de l'auberge , attirés par la bonne odeur de pain chaud .

Malgré l'heure matinale, il semblait déjà y régner une belle ambiance , un bruit de chope heurtant la pierre retentit alors suivit d'un bruit de planche cassée .
Tout en continuant à parler, Ribanbelle attrapa le morceau de planche au vol et sans se détourner d'Amandil salua l'écuyer Jésan en se retenant de rire ... "Bien le bonjour, jeune écuyer, vous sembez déjà en forme malgré l'heure bien matinale " ... Le jeune écuyer gisait sur les fesses, la chaise cassée à ses côtés , l'air stupéfait .
Amandil et Ribanbelle le regardèrent alors et tout en l'aidant à se relever, éclatèrent de rire .

L'aubergiste sortit de sa cuisine, l'air désespéré ... "Mais qu'est ce que ? " ... et s'arrêta net en regardant la chaise cassée et la chope qui commençait à fondre dans l'âtre . Amandil, reprenant son sérieux, lui offrit de payer la chaise cassée, ce qu'il refusa consumant le pauvre Jésan du regard ...
" Ce n'est rien, Messire, je commence à avoir l'habitude , que désirez vous pour déjeuner ? "
Amandil sourit et désigna une table au loin
" Et bien, une table pour deux , pardon trois et deux déjeuners, s'il vous plaît, je meurs de faim " Puis il salua Ethänn, Valen et l'infortuné Jésan pour aller s'asseoir tout en continuant à rire ..."sacré Jésan"...[i]

Ribanbelle salua aussi le trio et remarqua l'air soucieux de sa soeur mais toujours en conversation avec Amandil, elle se dit qu'elle la verrait plus tard .